Le jeune homme se nomme Joseph Marti et se présente ce matin-là auprès de l’ingénieur Carl Tobler. Mais les nouvelles inventions de ce dernier – une montre publicitaire, un soldat-automate ainsi qu’une nouvelle sorte de chaise pour malades – se révèlent cependant, toutes sans exceptions, être des échecs. Le jeune commis se retrouve donc non seulement confronté à la réalité économique du 20e siècle, mais il vit également, à ses côtés, la chute progressive d’une famille bourgeoise.
En comparaison des deux autres romans de Walser, « Les enfants Tanner » et « L'Institut Benjamenta », « Le commis » est plus conventionnel et se rapproche plus fortement des traditions réalistes ; ainsi, le Bärenswil helvétique rappelle le Seldwyla de Keller. Mais, comme la façade de la maison bourgeoise qui se fissure, l’‹ apparence › réaliste se fait subtilement contrecarrer : la crise économique se répercute sur le récit et l’action devient secondaire. La complexité et l’habilité de la narration font de ce roman charnière un des plus marquants de l’époque moderne.
(Marc Caduff, traduit par Marie Fleury Wullschleger)
Traduction du titre: Der Gehülfe
Gallimard, Paris 1985
ISBN: 2-07-070558-7
Le premier roman de Robert Walser a pour protagoniste le jeune Simon Tanner, un être loquace et, par…