Arthur Bellange est un de ces hommes de la cave, qui dessine, tout au long de la sainte journée, des traits ascendants, d’en bas à gauche jusqu’en haut à droite. Plus les traits montent de manière décidée, plus la société connaît de succès. A l’inverse de ses collègues, Schönengel s’autorise un reste d’impertinence, en n’oubliant pas son nom et en prenant congé le dimanche. Ceci n’est pas puni, car l’entreprise n’est pas une dictature, seulement une galère quotidienne.
« Le syndrome de la tête qui tombe » dessine un monde avant tout absurde dans lequel Kafka et Orwell se rencontrent – au service de la réussite de l’entreprise. Le monde de la bourse pourrait difficilement être représenté de manière plus drôle et cruelle. Marie-Jeanne Urech compose une parabole magnifiquement fraîche, qu’elle met en lumière à travers une langue sobre et précise. Mais lorsque Monsieur Bellange commence à dessiner de gracieux arbres au lieu de lignes droites, les affaires s’effondrent.
(Beat Mazenauer, trad. par Marie Fleury Wullschleger)
Ed. de l'Aire, Vevey 2006
ISBN: 2-88108-789-2