Dans un dialogue intense – au fond, un monologue méditatif du père –, ils parlent de leur relation manquée. A la fin Julia se libère, part vers le sud, pour y voir clair en écrivant. Markus Werner adopte sa perspective à elle pour raconter une vieille histoire avec une précautionneuse clarté. Par des niveaux narratifs finement entremêlés, le passé est ramené couche après couche à la surface. C’est ce qui fait l’attrait de ce roman formellement très convaincant. Avec art, sans indiscrétion, l’auteur inscrit la dramaturgie du hasard dans un fin réseau de motifs, de symboles, d’allusions et de correspondances, enfermant ainsi la contingence existentielle dans une forme compacte.
(Beat Mazenauer, trad. par Christian Viredaz)
Traduction du titre: Festland
Actes Sud, Arles 1999
ISBN: 2-7427-2265-3